vendredi 19 juin 2009

Il n'y a plus que des chasseurs

Le général Jean-Paul Palomeros, major-général de l'armée de l'Air et l'amiral Jacques Launay, major-général de la Marine (1) ont signé hier un accord qui lie désormais les flottes d'aviation de chasse des deux armées. C'est la résultante directe du Livre Blanc, qui aura donc mis près d'un an à entrer dans les modalités concrètes.
Par delà un escadron de transformation Rafale unique, basé à Saint-Dizier -sa montée en puissance commencera dès la fin de l'année-, plusieurs étapes innovantes font d'ores et déjà l'objet de réflexions, et pas forcément que dans la Chasse. La colocalisation d'unités, à Landivisiau (terre d'aéronavale) et Mont-de-Marsan, mais aussi à Istres, où les Atlantique 2 pourraient relâcher ponctuellement, après la fermeture annoncée de la piste de Nîmes (Hyères étant trop courte). On sait par ailleurs qu'un Caracal de l'armée de l'air coopère avec la Marine, à Lanvéoc-Poulmic (Finistère) pour assurer la SECMAR.
La mise sur pied d'escadrons mixtes est également du domaine du possible. Particulièrement avec le Rafale, le seul type d'appareil partagé par les deux armées.
L'armée de l'Air avait accueilli des pilotes de l'aéronavale à la mise en sommeil de la 12F : certains avaient même participé aux opérations au Kosovo sur Mirage 2000. Certains anciens de la 33F ont aussi rejoint l'armée de l'Air, et le "Pyrénées", organisme à vocations interarmes, accueille en permanence deux pilotes de l'Aéronavale.
Signe supplémentaire, s'il en était besoin, ce devrait être un amiral qui pilotera la structure interarmées de navigabilité des aéronefs du ministère de la Défense.
En tout état de cause, ces convergences qui ne sont ni fusion ni abosrption, rappelle-t-on de part et d'autres, devraient dégager de vraies synergies opérationnelles une fois que les uns et les autres auront dépassé le stade des logiques patrimoniales, au bénéfice de la logique opérationnelle et du service rendu.
Pour parodier Bernard Shaw (qui lui, parlait des Britanniques et des Américains), on pourrait dire que les uns et les autres sont encore "séparés par une même langue". La troisième dimension triomphera forcément.

(1) et co-signent un article sur le Rafale dans la revue "Defense Nationale et sécurité collective", numéro de juin.