mercredi 25 novembre 2009

Les options MALE

Jean-Claude Viollet et Yves Vandewalle ont présenté leur rapport d'information à leurs confrères de la commission de défense ce matin, rapport qui ne sera publié que dans quelques jours (1). Ils ont pu présenter cependant leurs conclusions à la presse, sans remettre même la version provisoire. Il ressort principalement qu'il n'est plus possible d'attendre en matière de drone MALE. Cinq possibilités, au moins, s'offrent au ministère de la défense, qui prendrait sa décision au premier semestre 2010.
La première possibilité est le Talarion. Un programme jugé "extrêmement coûteux" par les deux rapporteurs puisque le PDG d'EADS, Louis Gallois, aurait évoqué en commission une facture de 380 MEUR rien que pour le développement, qui prendrait 9 ans, au bas mot.
La deuxième possiblité est offerte par le SDM, offert par Thales, Dassault, IAI et Indra. Il en coûterait 700 MEUR pour trois systèmes, à trois vecteurs chacun. La livraison interviendrait sous quatre ans. Le vecteur Heron-TP est jugé mature technologiquement.
Le troisième axe est partciulièrement séduisant, avec le Mantis britannique (BAE Systems). Des possibilités de coopération industrielle et opérationnelle existent, d'ores et déjà, qui ne sont pas sans rappeler la grande époque des programmes Jaguar (1965), Lynx, Gazelle et Puma (1967). Thales soutiendrait cette possibilité, qui lui permettrait d'embarquer avec des liaison de données, des capteurs.
Quatrième possibilité, le Reaper américain. Des discussions d'Etat à Etat sont engagées depuis le mois de février dernier, même si elles sont régulièrement niées par les intéressés, en France. Elles pourraient déboucher sur un prix défiant toute concurrence : 80 M$ pour quatre drones Reaper et deux stations-sol. En sus, comprenant le plomb dans l'aile du Talarion, EADS a déjà, de son côté, commencé à prendre langue avec le fabricant des Predator, GA-ASI, pour intégrer liaison de données, voire plus, sur ces drones. Ironie de l'histoire, rappelons qu'une version francisée du Predator de l'époque avait été offerte par Sagem, en 2001, pour contrer l'offre d'EADS, qui avait débouché sur le SIDM (Harfang aujourd'hui).
Cinquième et dernière possibilité, une offre effectuée par IAI auprès de la DGA, dont on ne sait pas grand'chose.
Tout en sachant qu'en cas d'attrition accélérée, une possibilité de recours existe avec la location de drones Heron 1 à IAI, offre non solllicitée qui aurait déjà, apparemment, été effectuée par Thales, Dassault et IAI, au ministère. Le Heron 1 forme la base technologique du Harfang, et a déjà été louée au Canada et à l'Allemagne, pour des missions en Afghanistan.

(1) une seule copie a été réalisé pour le ministère de la Défense, hier. Les Echos ont publié ce matin des extraits de ce rapport, toujours sous embargo de l'assemblée nationale.