mercredi 31 mars 2010

Quelques chiffres sur le MRTT

Alain Fontaine, qui représentait Airbus Military, a pu lâcher hier quelques éléments de réflexion sur le MRTT, au colloque organisé par Défense & Stratégie avec le CESA. Cet appareil incontournable pour la viabilité de la composante aérienne de la dissuasion et les opérations conventionnelles n'a toujours pas été lancé, comme ce blog l'a noté à plusieurs reprises. Jean-Claude Viollet, rapporteur Air, et co-rapporteur d'un audit de l'aéromobilité française, a fait exactement le même constat depuis trois ans, et une fois de plus hier.
Et notamment quand les Américains nous ont appris qu'ils ne souhaitaient pas l'acheter, alors que nous-mêmes tardions à faire de même.
Le DGA a annoncé l'arrivée du premier appareil français autour de 2015, lors de son audition la semaine dernière à la commission de défense, et c'est donc cet horizon que l'industriel a repris à son compte dans sa présentation. "Fin 2014 début 2015" a-t-il même précisé ajoutant : "si la commande intervenait maintenant".
Or rien de tout cela ne semble arrêté, pas plus que le mode d'achat (patrimonial, PFI), et le type de contrat (de gré à gré, avec appel à la concurrence...).
Seulement, derrière ces réalités se cachent d'autres, plus industrielles. Il y a déjà bouchon chez Airbus, en Espagne, où les Airbus A-330-200 sont transformés. L'autre solution étant de créer une filière, en France, mais avec une rentabilité estimée plus faible qu'en Espagne. Cependant, a estimé le responsable, une telle installation de conversion pourrait cracher un avion "tous les neuf mois". La conversion d'un avion générant 100.000 heures de travail selon cette même source, il n'est peut-être pas inutile de réserver ce même travail à des ouvriers français.
Tout en sachant aussi qu'actuellement la cadence est de 8 Airbus A330-200 par mois, et que la plupart sont trustés par les compagnies civiles.
Un simple rappel : en 2015, les plus vieux des 11 C-135 des forces aériennes stratégiques auront la bagatelle de 61 ans... Rien de moins que le matériel le plus vieux en service dans l'armée frnaçaise.