lundi 6 février 2012

Le musée de l'armée, une PME rodée (3)

Pour occuper ce salon une soirée, il faut débourser 8.500 euros HT (photo : Jean-Marc Tanguy).

C'est un signe de fierté non dissimulée de son directeru, Christian Baptiste : le musée de l'armée émarge désormais dans le top 5 des musées parisiens, avec 1,43 millions de curieux attirés l'an dernier. (1)
C'est ce succès qui lui permet de pouvoir passer le cap de la gratuité (pour les ressortissants de l'union européenne de moins de 26 ans). Et du financement qui n'est pas apporté par l'Etat : sur 15 MEUR, 9 sont conquis à la force du poignet.
Il faut donc être inventif. 45% de la recette de ventes de ticket provient du point de vente nord créé en 2011, pour capter la clientèle qui arrive par le RER et les métros, côté Esplanade. Avant, il fallait dialoguer avec une machine, désormais, ce sont des humains (humaines en l'occurence) qui font l'accueil.
A cette humanisation, une explication : les hôtesses de ventes peuvent mieux faire consommer le visiteur. Lui proposer un médiaguide lui permettant de se faire expliquer la visite (français; anglais, espagnol, allemand, italien, japonais, russe, chinois), ou un billet couplé pour d'autres musée associés.
Le musée emploie en propre 160 personnels, mais a aussi externalisé une centaine d'autres. Buvette, librairie et sécurité. Buvette et librairie doivent reverser un pourcentage de la vente au musée, en plus du loyer.
On loue aussi des salles prestigieuses pour des évènements. Le grand salon se loue 8.500 euros HT. Mais aussi accueillir des évènements : opéra en plein air, le mondial de l'auto, ou Paris quartiers d'été.
Un autre évènement du même type débarque au printemps, un son et lasers sur l'histoire du musée.
Il faut aussi trouver des partenaires -sponsors et mécènes- qui mettent la main à la poche pour subventionner les expositions temporaires, qui par nature ne sont pas rentables. 50% du budget de l'exposition Napoléon III en Italie ont ainsi été réglés par le CIC.

(1) néanmoins, les... militaires, pourtant premiers intéressés par le sujet, ne semblent pas particulièrement assidûs.


(demain, la suite de notre reportage aux Invalides).