jeudi 8 septembre 2016

L'institut Montaigne veut marier BRI, GIGN et RAID

La proposition couvre six pages d'un rapport qui en fait 200 : l'institut Montaigne, un think tank,
propose d'unifier les forces d'intervention dans une force spéciale d'intervention compétente nationalement. Cette FSI obéirait à une direction des opérations (qui aurait aussi la responsabilité du service de la protection) rattachée à un CPOSI, une sorte CPCO sauce Intérieur.
L'Institut explique que les opérateurs seraient affectés après sélection pour une période de cinq ans renouvelables mais n'écrit pas précisément si les actuelles unités disparaîtront, et si son projet entend panacher policiers et gendarmes au sein d'une unité unique.
La dualité organique de la BRI, peu soulignée par le rapport (renseignement judiciaire et intervention, même si cette dernière prédomine nettement actuellement) rend difficile un arrachage de l'unité à son 36 natal. Même s'il faut tirer des conclusions de la réalité du niveau atteint désormais par la BRI, et du renforcement de son effectif, qui double. Rien de choquant pour l'unité qui protège la capitale, on peut même s'étonner qu'il n'ait pas varié depuis les années 80.
Ce blog l'a déjà écrit, le modèle qui fonctionne à la défense (COS) est largement transposable à l'Intérieur. Le COS se charge notamment de vérifier le niveau des opérateurs, et leur capacité opérationnelle, fonction que l'UCOFI (dont Montaigne ne parle pas) prend graduellement en charge, depuis le printemps. Le COS organise aussi des exercices inter-composantes, ce qui n'est arrivé (pour la première fois) qu'au printemps à l'Intérieur.
La fonction d'harmonisation du matériel n'existe pas non plus à l'Intérieur : armes, réseaux, véhicules blindés, beaucoup de choses divergent. GIGN et RAID se partagent juste le même modèle de combinaison d'intervention -chacun d'une couleur différente- et des protections de jambe, les deux seuls matériels qu'ils aient jamais spécifié et choisi ensemble.
Plutôt que de fusionner à tout va, il serait peut-être prudent d'assurer les vrais sous-bassements d'une maison commune, et notamment dans ces domaines-ci, et d'approfondir la connaissance mutuelle.