dimanche 30 octobre 2016

"Pour soutenir un effort de guerre, il faut une industrie de guerre"

Dans son échange avec les sénateurs, le chef d'état-major de l'armée de l'air a eu un long passage sur
la consommation de munitions en opérations (1) -l'outil principal du combat contre Daech depuis deux ans, il faut le rappeler-, avec un focus sur le temps de réponse des fournisseurs.
Il faut rappeler que, ces dernières années, de très fortes coupes ont été effectuées sur certaines munitions, comme l'AASM.
Mais les opérations contre Daech ont commencé en 2014, avec, dès le départ, une consommation des trois principaux modèles : GBU-12 et GBU-49 fournis par l'Américain Raytheon, et AASM (qui existe en trois versions) produit par Safran ED (ex-Sagem). Il y a peu, JYLD disait d'ailleurs aux salariés de l'usine de Fougères (Ille-et-Vilaine) tout le bien qu'il pensait de cette arme, tirable en rafale depuis un Rafale, à distance de sécurité.
L'efficacité opérationnelle est une chose, la production et le soutien en sont une autre. Dans ce domaine, le CEMAA constate que "pour soutenir un effort de guerre, il faut une industrie de guerre".
Si des gains ont été obtenus pour les chasseurs, avec 2000 heures de vol de disponibilité supplémentaires produites cette année (chaque Rafale est poussé de 250 à 275 heures grâce à une optimisation), c'est donc plus complexe dans les munitions avec une nette interrogation du général André Lanata sur "la capacité de notre industrie à remonter en puissance".
Sagem s'est vu notifier des commandes dès l'été 2015, rappelle-t-il, et une autre doit suivre d'ici la fin de l'année : celle que JYLD avait annoncée à Fougères, début septembre.
Ce blog a déjà fait plusieurs fois ce constat depuis plusieurs mois, particulièrement dans le MCO, mais aussi le secteur terrestre, l'armée de terre jugeant ainsi insuffisante la réponse industrielle.
Les kits de guidage acquis à la même époque aux Etats-Unis -mais peut-être via les FMS, plus rapides- "sont livrés" apprécie le général Jean Rondel, sous-chef activités de l'EMAA qui accompagnait le général Lanata, certains même "directement sur théâtres d'opération".

(1) le CEMAA a révélé que les Canadiens et des "Européens" -peut-être des Suédois avaient livré des corps de bombes de 250 kg.