dimanche 5 novembre 2017

"Collège d'aviateurs" : initiative passionnante

C'est la concrétisation d'une rencontre d'un aviateur du 2/4 La Fayette d'Istres et d'une élue
marseillaise, Fazia Hamiche (1), implantée dans les quartiers nord : faire prendre conscience à des collégiens de 4e de l'engagement et du rapport au drapeau. Pour toucher du doigt ce rapport, difficile à faire mesurer par des adolescents, les deux initiateurs ont conçu, avec le département, en charge des collèges, une journée d'immersion sur la BA125, qui dépasse ce que parfois certains collégiens découvrent sur une journée de visite, dans une base, un régiment.
Mais qui constitue une illustration supplémentaire du rôle social de l'aviateur, que ce blog a déjà caractérisé dans plusieurs posts par le passé.
Le projet retenait, dès le départ, un principe de binôme, paritaire (filles/garçons) encadrés par leurs professeurs. Pas de vision d'élitisme ou de discrimination positive : c'est la motivation de ces jeunes qui était déterminante car ils ont eu, fin octobre, droit à un menu particulièrement riche. Il aurait donc été contre-productif d'accueillir des jeunes contraints et forcés, ce qu'on trouve inévitablement lors de la visite d'une classe.
A peine franchis les grillages d'une base sous haute protection (Istres est une base nucléaire), les collégiens ont pu voir décoller Mirage 2000NK3 du 2/4 La Fayette et un tanker du Bretagne (deux unités des Forces aériennes stratégiques). Ils ont pu ensuite s'entretenir avec les personnels de la base, pilotes, mécaniciens, contrôleurs, personnels du renseignement.
Un des objectifs était aussi de faire prendre conscience à ces jeunes, en 4e, classe d'orientation, que leur avenir commence à se jouer. Que les armées leur offrent aussi la possibilité de continuer à étudier à Saintes (Arpètes) ou aux Pupilles de l'Air de Grenoble, sous l'uniforme, soldés, et en partie, déjà, orientés sur un choix de vie, d'engagement au profit de leur pays. Ces deux exemples demandent un gros niveau de travail. Mais ne se préoccupe pas de la vie qui a précédé : les enfants de militaires cotoient les enfants de M. tout le monde.
Plusieurs spécialités présentées aux collégiens permettent, elles, un accès à des spécialités qualifiantes, sans de longues études. Comme à chaque fois, les collégiens n'imaginaient pas qu'on puisse devenir pilote avec un simple Bac, ce qui démontre l'absence quasi-totale d'impact des campagnes publicitaires sur ces populations ados.
Ils ont aussi pu avoir une idée de ce qu'est la cohésion en uniforme, avec un repas collectif et une séance de sport. Et pour mesurer à quoi tout cela sert, le commandant de base a servi un briefing sur l'arc de crise : sa base est une hub logistique, ses Mirage servent à la dissuasion comme à bombarder au Sahel, pour ne parler que des capacités les plus connues.
Les membres de cette première "promotion" du "collège d'aviateurs" d'Istres auront droit à un baptême de l'air en secteur civil, financé par le département, et sont, de facto, devenus des ambassadeurs de l'armée de l'air, par le niveau d'information qu'ils ont reçu. Peut-être, pour certains, le déclic qui les fera tomber dans la grande marmite de potion magique.

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.

(1) élue société civile sur la liste Gaudin. Son interview est à lire ici