mercredi 4 avril 2018

Une poudrière pour les Français en nord-Syrie

Ces derniers mois, le volume de la TF Hydra avait nettement décru, un choix de l'état-major des
armées qui, comme tout ce qui concerne les forces spéciales, n'a pas fait l'objet de la moindre communication. Mais, ces derniers jours, le volume affecté au soutien direct des kurdes a fait l'objet d'un net rebond, ce qui, là non plus, n'a pas fait l'objet d'un excès de communication, pour les mêmes raisons.
C'est une indiscrétion d'un participant syrien à une réunion inédite à l'Elysée qui a contribué à vendre la mèche. A défaut de faire exploser le baril de poudre, l'agence d'informations turque a mis un peu d'huile sur le feu, en produisant dans la foulée une carte qui se veut celle des positions françaises dans le nord de la Syrie, en appui direct des FDS. Une zone dans laquelle les forces spéciales américaines sont aussi assez pro-actives, et ne cherchent d'ailleurs même pas à s'en cacher.
Dans ces zones, les Français déployés encourent donc une multitude de risques :
. les ied et mines laissés par les différents belligérants. Un américain et un SAS britannique en sont morts la semaine dernière.
. des attaques aériennes ou terrestres de la part du régime syrien et de ses alliés russes, ou de Daech (campé plus à l'est). Un dragon du 13e RDP (l'adjudant-chef Stéphane Grenier) en est mort, l'an dernier, même si une actualité chassant l'autre, l'histoire l'a déjà oublié.
. depuis déjà plusieurs mois, les turcs font également partie des cibleurs éventuels de commandos français, par les opérations qu'ils mènent hors de leurs frontières, dans des zones où, de notoriété publique, des Français évoluent. A cet égard, la publication de la carte par l'agence d'information Anatolia, quelle que soit la réalité des positionnements, est une façon de faire passer un message, après ce qui a sans doute dû être compris la duplicité de Paris (pas de troupes en plus, mais en fait des troupes en plus). Dans la région de Manbij, et malgré une présence des Américains plus massive que celle des Français, l'arrivée des turcs va rendre la situation ingérable.
. des attaques aériennes de la part de la coalition. Au moins à une reprise, des éléments d'Hydra ont manqué de finir en bouillie sous de bonnes vieilles bombes Mk82.

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